Là où les échos des âmes perdues murmuraient dans les vents spectraux, l'esprit dérivait. Il flottait, silhouette indistincte tissée d'ombres et de faim ancienne, une présence glaciale dans le néant. Sa chasse habituelle, traque silencieuse des essences affaiblies qui erraient encore dans ce royaume déchu, s'interrompait brusquement. Une vibration étrangère perturbait le calme mortel des profondeurs. Loin, très loin, vers la surface tourmentée de la planète, une déflagration d'énergie spirituelle venait d'éclater, puissante, brute, presque désordonnée. C'était un appel, une invitation involontaire, un festin potentiel qui faisait frémir l'essence même de l'esprit. La faim, jamais réellement apaisée, se ravivait en lui, une brûlure froide dans son âme d'énergie consumée.
Abandonnant sa proie précédente, une faible lueur qui vacillait déjà sous sa simple présence, l'esprit s'orientait vers la source de cette nouvelle puissance. Il ne marchait pas, ne courait pas, en fait, il s'insinuait à travers la matière brisée de Mendor, glissant comme une fumée noire entre les décombres et les tunnels oubliés creusés par des guerres spirituelles ancestrales. Son essence spectrale ondulait, fusionnant avec les ténèbres environnantes, ne laissant derrière elle qu'une sensation de froid absolu et un silence plus profond encore. Le chemin se dévoilait à sa perception surnaturelle, guidé par l'attraction irrésistible de cette énergie spirituelle. Chaque pulsation ressentie à distance aiguisait son appétit.
Finalement, il émergeait dans une caverne souterraine plus vaste, l'air stagnant vibrant encore de l'écho de la déflagration initiale. Là, au centre d'un cercle de poussière perturbée, gisait un objet improbable. Un ourson en peluche délaissé au fond d’un trou caverneux des antichambre de Mendor était tout sauf normal. Mais ce n'était pas un jour ordinaire non plus. Sa fourrure était maculée de sang séché et sa forme rebondie était grotesque, bourrée non pas de coton, mais d'un assortiment macabre de pièces détachées. C'étaient les derniers vestiges des fragments organiques arrachés à quelques pauvres âmes déchues.
Une vraie parodie d'innocence souillée par une violence viscérale. L'énergie que l'esprit avait ressentie émanait de cette abomination de fortune, chaque morceau distinct vibrant de sa propre signature spirituelle. Invisible aux yeux mortels, un calme plat s’était installer, mais l'esprit s'approchait faisant planner une force horrifiquement froide. Une curiosité pour l’extérieur le parcourait, mais elle était submergée par l'instinct primaire de consommer.
Lentement, une force invisible semblait saisir la peluche ensanglantée. L'ourson s'élevait doucement du sol et flottait lentement dans l'air immobile de la caverne. L’ourson était comme une marionnette désarticulée suspendue à des fils fantômatiques. Puis, sans avertissement, la peluche ce froisait, défroissait, brassait de gauche a droite et de haut en bas. L’ourson ensanglanté était déchiqueté avec une violence inouïe. C’était une explosion silencieuse de tissu, de rembourrage sanglant et de restes anatomiques. Les pièces de cadavre étaient projetées dans toutes les directions, retombant lourdement sur le sol poussiéreux.
Le véritable festin commençait. Un par un, les fragments macabres se soulevaient à nouveau du sol, lévitant devant la présence indistincte de l'esprit. D'abord, le globe oculaire. Il flottait, sombre et humide, avant qu’il ne semble être gobé, voire aspiré dans un simple, mais horrifiant bruit de succion humide.
SLURPS
Une déflagration massive d'énergie noire retentissait de l'esprit. Cette force spirituelle aussi noir que l’oblivion était maintenant visible a l’oeil. Ensuite, le petit orteil, pâle et sectionné brutalement à la base était lentement lévité jusqu’à l’amas d’énergie noire. L’orteil s’enfonçait dans la masse fantomatique suivit d’un bruit à faire frissonner du grignotement d’un ongle. L’énergie gris foncé de ce calinour s'écoulait du petit orteille vers l'entité, accompagnée d'un craquement osseux, renforçant sa présence obscure parmi la masse qui dégageait maintenant une brume grise ou ne se mélangeait pas l’énergie noire.Ensuite c’était le tour de l'oreille qui suivit, le faible bruit du cartilage sec qui se faisait machouiller retentissait sur les paroies de l'antichambre. Une fois l’essence spirituelle absorbé, une onde de choc invisible, presque technologique faisait alors vibrer le continent. Maintenant la mâchoire dépouillée de sa chair, fut la suivante, elle voltigeait vers la masse d’essence spirituelle. Une fois consommer, son essence éclatait en un milliards de filament de lumière blanc pur, presque douloureuse dans l'obscurité, mais assombrie par la masse gris et noir. C’était comme un bref éclat d'ordre consumé par le chaos.
Maintenant c’était le tour de la langue, encore vibrante d'une énergie jaune électrique. La masse d’énergie accueillait alors la pièce de cadavre, mais soudainement l’énergie spirituelle électrisante envoyait des spasmes de puissance à travers la forme de l'esprit avant de ce calmer pour prendre la forme de milliers d'éclairer à travers sa masse sombre tel un nuage ombragé. La dent isolée offrait une énergie gris pâle alors qu’elle offrait le son d’un broiement continu, un écho minéral rapidement dévoré. Le ruban taché, libérait une bouffée d'énergie rose flash, criarde et remplie d’énergie positive, mais elle était vite éteinte puis absorbée. La corne brisée pulsait d'un rouge écarlate intense, une fureur brute ajoutée à la puissance grandissante de l'esprit. Le glaçon étrangement préservé fondait instantanément en libérant une vague bleu glacial. Enfin, le cil solitaire, presque immatériel, offrait une dernière touche d'énergie bleu royal, aussi profonde que l’océan whalienne et résonnant de cette énergie.
Quand le dernier fragment eut livré son essence, une surcharge critique fut atteinte. Une explosion finale, bien plus puissante que toutes les précédentes réunies, émanait de l'endroit où se tenait l'esprit. L’esprit cristallisait alors physiquement sous les yeux d’Armess, Puis c’était comme si elle pouvait y voir deux esprits qui tentaient de se séparer l’une de l’autre avant d’être implosée en un seul point commun. L'énergie brute, un maelstrom de toutes les couleurs et essences absorbées, tourbillonnait furieusement hors de l’antichambre résonant a travers toute les galaxy avant de finalement se cristalliser. Dans un crépitement d'énergie surnaturelle, une enveloppe physique commençait à se dessiner autour de l'essence spectrale. Les os tordus semblaient gagner en définition, la brume sombre s'épaississait, devenant presque tangible. La silhouette élancée et squelettique se solidifiait, le capuchon déchiré encadrant un vide où le sourire effrayant du crâne semblait s'étirer davantage. Alors que cette forme se stabilise, l'esprit percevait une partie des essences semblait volatiles, comme libérées par la violence de leur absorption et la puissance de la cristallisation. Elle semblait s'échapper, non pas dans les profondeurs de Mendor, mais au-delà, comme si elles fuyaient ce monde déchu. Une nouvelle anomalie. L'esprit, maintenant doté d'une présence en os, observait les ténèbres environnantes avant fendre le silence d’un horrible beuglement strident.
-SSSSSSHHHHHHRRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIEEEEEEKKKKKKK
Melzahar était née, Créée des deux plus puissants esprits de mendor et laissait échappée ce qui pouvait se rapprocher le plus d' un rire squelettique.
-Kek Kek Keee…